DÉCLARATION LIMINAIRE
En 2023, le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) a célébré les 75 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en lançant l’initiative « DUDH 75 ». Cette initiative a permis de constituer un groupe mondial diversifié, comprenant notamment des jeunes, et a suscité des engagements importants de la part des États et d’autres acteurs, en faveur de changements transformateurs majeurs en matière des droits de l’Homme au cours des 25 prochaines années.
Dans le cadre de cette célébration, le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) en collaboration avec ses partenaires avait initié une série d’activités, notamment une campagne digitale, la nuit des droits de l’Homme et un gala de football mixtes des acteurs étatiques et non étatiques.
La célébration des 76 ans de la DUDH coïncidant avec le 40ème anniversaire de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le CACIT a jugé opportun d’organiser la journée internationale des droits de l’Homme de cette année autour de ladite convention. Cette démarche a été acceptée par la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) qui depuis quelques années s’est engagée avec le CACIT pour la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme. Il faut aussi souligner la collaboration renouvelée du bureau régional du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH-BRAO) dans le cadre de cette célébration. Au regard du choix d’axer la célébration autour des 40 ans de la Convention contre la torture, l’Organisation Mondiale Contre la Torture est associée à l’évènement. Comme pour les éditions passées, l’organisation de la journée internationale des droits de l’Homme 2024 bénéficie de l’appui financier de Pain Pour Le Monde et de l’Union Européenne.
Pourquoi la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme?
Il n’est pas superflu de le rappeler, la DUDH a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies à Paris le 10 décembre 1948 et énonce, pour la première fois, les droits fondamentaux qui doivent être universellement protégés. La Déclaration universelle des droits de l’homme est le document fondateur qui a proclamé les droits inaliénables de chaque individu en tant qu’être humain, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. Ainsi les Nations Unies ont décrété le 10 décembre comme journée internationale des droits de l’Homme en commémoration de l’adoption de cet instrument central dans le droit international des droits de l’Homme.
Étant donné que la Convention contre la torture sera au cœur de la célébration, il est important d’éclairer les citoyens sur la teneur de cet instrument juridique international. La convention contre la torture a été adoptée à la 39è session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 10 décembre 1984. Il a pour objectif principal de consacrer la prohibition absolue de la torture et d’engager la responsabilité des États pour son éradication.
Pour rappel, le Togo a ratifié la convention contre la torture le 18 novembre 1987. Depuis cette date, le Togo a réalisé des progrès indéniables dans l’adoption de législations et mécanismes anti torture. Entre autres, nous pouvons citer la ratification du protocole facultatif à la convention en 2010, la criminalisation de la torture et la consécration de son caractère imprescriptible depuis la réforme du code pénal de 2015, l’arrimage du mécanisme national de prévention de la torture au mandat de la Commission Nationale des Droits de l’Homme en 2018 et son opérationnalisation depuis 2019 ainsi que la participation aux différents examens devant le CAT depuis 2004. En dépit de toutes ces avancées, plusieurs défis demeurent, notamment en ce qui concerne les conditions d’arrestation, de garde-à-vue et de détention dans les prisons civiles et lieux de garde à vue du Togo.
C’est ainsi que la CNDH et le CACIT ont retenu pour thème, pour cette double commémoration : « Unir et avancer ensemble contre la torture et les mauvais traitements au Togo ». Le thème retenu est un appel à une vigilance accrue dans la lutte contre la torture et les mauvais traitements, de réfléchir et trouver des solutions face aux poches de résistance, en soulignant l’importance des efforts conjoints des acteurs étatiques et non étatiques pour éradiquer ces pratiques inhumaines et dégradantes.
Plusieurs activités jalonneront la célébration. Il s’agit de l’organisation de :
- la foire des droits de l’Homme. Au cours de cette foire, des espaces d’échanges et de sensibilisation seront créés pour renforcer le niveau de connaissance des populations autour de la double célébration ;
- la campagne digitale. Elle se fera autour des 33 articles de la Convention contre la torture et réunira 30 jeunes choisis sur toute l’étendue du territoire national.
- la 9è édition de la Nuit des Droits de l’Homme. Cette année, le plaidoyer et la sensibilisation se feront autour de l’amélioration des conditions de détention dans les lieux privatifs de liberté au Togo.
- le gala de football mixte des acteurs étatiques et non étatiques. Ce moment de convivialité sportive sera également un cadre de célébration de la journée internationale des droits de l’Homme et favorisera le renforcement de la cohésion sociale pour relever ensemble les défis en matière des droits de l’Homme.
Les acteurs avisés auront remarqué que la présente célébration voit l’intégration d’une nouvelle activité, à savoir la foire des droits de l’Homme que la CNDH et le CACIT entendent organiser à une date qui sera communiquée ultérieurement.
Toutefois, les organisateurs peuvent déjà vous rassurer sur les dates retenues pour la nuit des droits de l’Homme et le gala de football mixte des acteurs étatiques et non étatiques, respectivement le 13 et le 14 décembre 2024.
Relativement à la campagne digitale, la CNDH et le CACIT invitent tous les jeunes résidant au Togo et âgés de 18 à 35 ans, désireux de s’engager dans cette initiative, à soumettre leur candidature via le lien Google Forms disponible sur nos réseaux sociaux. À l’issue de la campagne qui se fera autour des 33 articles de la Convention contre la torture, un jury indépendant sélectionnera les trois (03) lauréats dont les publications ont suscité le plus d’interactions. Ces derniers seront primés au cours de la Nuit des Droits de l’Homme. Par ailleurs, tous les jeunes engagés dans la campagne recevront une attestation de participation.
La CNDH et le CACIT sollicitent également la participation active de toutes les organisations de la société civile opérant sur l’ensemble du territoire national, intervenant en milieu carcéral et/ou dans les lieux de garde à vue, à déposer leurs candidatures jusqu’au 29 novembre 2024 dans le cadre de la 9ème édition de la Nuit des Droits de l’Homme. Les candidatures peuvent être soumises par courriel à l’adresse ndhcacit@gmail.com ou par dépôt de dossier physique au siège du CACIT sis à Hédranawoé, à proximité de l’Église Notre Dame du Liban. Pour recevoir ledit formulaire de soumission, prière de vous adresser au secrétariat du CACIT, aux contacts : 91970295/91015901 ou d’envoyer un mail au ndhcacit@gmail.com.
A travers la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme de cette année, la CNDH et le CACIT, avec l’appui des partenaires entendent contribuer au renforcement de la synergie d’actions des acteurs étatiques et non étatiques en faveur de la protection des droits humains et plus spécifiquement, en faveur de la prévention et la lutte contre la torture et les mauvais traitements au Togo. Les défis sont certes nombreux, mais l’opportunité est encore donnée de consolider les cadres de collaboration pour que des solutions pratiques et durables soient trouvées à travers une participation inclusive des acteurs étatiques et non étatiques. Convaincus que la voix de tous est essentielle, la CNDH et le CACIT appellent à l’implication de tous, notamment des jeunes, dans cette démarche en faveur de la consolidation des acquis en matière du respect de la dignité humaine au Togo.
Pour clore cette déclaration liminaire, le CACIT réitère ses remerciements à la CNDH pour la constante collaboration qui se traduit une fois encore par l’organisation conjointe de la journée internationale des droits de l’Homme. Le CACIT renouvelle ses remerciements au Bureau régional du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH-BRAO), à l’Organisation Mondiale Contre la Torture, et à ses partenaires financiers, Pain Pour Le Monde et l’Union Européenne sans lesquels les activités de cette célébration n’auraient pu avoir lieu.
Pour ce « Spécial 40 ans de la Convention contre la torture », dans le cadre de la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme, la CNDH et le CACIT vous convient à nous « Unir et avancer ensemble contre la torture et les mauvais traitements au Togo ».
Le CACIT