L’approche basée sur les droits de l’homme (ABDH) consiste à analyser les inégalités au cœur des problèmes de développement et à corriger les pratiques discriminatoires et les répartitions injustes du pouvoir qui entravent le processus de développement. Dans ces efforts de contribution à identifier les priorités nationales en fonction des droits de l’Homme et à faciliter le choix en matière d’allocation budgétaire, le CACIT a organisé, du 15 au 17 décembre 2021 à l’Hôtel La Base 228, un atelier de renforcement de capacités de vingt-cinq acteurs de la société civile et des médias sur l’ABDH. Cela fut réalisé en collaboration avec le Ministère des droits de l’Homme ainsi qu’avec l’appui financier de National Endowment for Democracy (NED).
Avec pour objectifs de renforcer les compétences des participants sur l’ABDH et de promouvoir cette approche en vue de sa prise en compte dans l’élaboration et le suivi des politiques et programmes de développement, cette formation se situe dans le cadre de la deuxième phase du projet « Initiative pour le Contrôle Citoyen de l’Action Publique » CCAP. Outre le fait de permettre aux acteurs de la société civile et aux médias de comprendre ce qu’est l’ABDH dans la programmation et sa valeur ajoutée, l’atelier a été, pour les participants, l’occasion de prendre connaissance des outils de suivi et d’évaluation de l’ABDH dans le processus de programmation.
Assurée par l’expert en droits humains Monsieur Cyrile Komlan EKUE, la formation a été constituée d’exercices de simulations, de cas pratiques, de séances d’échanges et de débats afin de permettre à ces acteurs de s’imprégner à suffisance de la matière. Les acteurs ont été formés sur les fondamentaux des droits humains ainsi que le lien entre l’ABDH et les droits humains. Le Contrôle Citoyen d’Action Publique (CCAP) et les différents indicateurs utilisables dans six domaines afin de pouvoir suivre les actions gouvernementales. Plusieurs instruments internationaux et régionaux des droits de l’homme furent ratifiés par le Togo. Ces textes, qui font également partie de la législation nationale, consacrent les droits égaux et inaliénables de chacun et constituent le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.
Pour le Directeur Exécutif du CACIT, aux prémices des travaux, ces textes constituent un socle pour l’ABDH et devraient être pris en compte dans les différents programmes et politiques de développement. Malheureusement ce n’est pas encore le cas. Nous pouvons prendre l’exemple de l’initiation de plusieurs programmes du gouvernement comme la SCAPE (2013-2017) et le PND.
Il est important de rappeler que les six domaines retenus afin de définir les indicateurs et de suivre la mise en œuvre de l’approche dans les ministères sont les suivants : l’équité, égalité, genre et autonomisation de la femme ; l’éducation et la formation professionnelle ; la santé et l’amélioration du cadre de vie ; le développement local ; la protection sociale et civile ; la justice équitable et les droits humains.
Cette formation fut également léguée aux acteurs étatiques dans les jours qui ont suivi afin de permettre à ces derniers de connaitre les notions d’intégration de l’ABDH dans les politiques de développement.