GUINEE: les OSC africaines interpellent le Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) à privilégier les droits de l’homme dans la gestion du pouvoir.

Dimanche 05 septembre 2021 : Alors que des tirs nourris à l’arme automatique ont été entendus dans la capitale guinéenne, un communiqué d’une élite de l’armée guinéenne a annoncé l’arrestation du Président guinéen, M. Alpha Condé, la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement et des institutions et leur remplacement par le « Comité National du Rassemblement et du Développement » (CNRD).

Les Organisations de la Société civile signataires du présent communiqué, préoccupées du retour de l’accession au pouvoir par le biais de coups d’Etat sur le continent, en marge de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples  et de la campagne de l’Union Africaine « Faire Taire les armes » :

1.    En appellent au respect des dispositions constitutionnelles par les Etats africains en vue de faire obstacle à la recrudescence des coups d’Etats militaires sur le continent.

2.    Invitent le CNRD au respect des dispositions de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance (CADEG) dans la gestion de cette crise afin d’éviter que ne s’installe à la tête de l’Etat de Guinée, dont les populations sont déjà éprouvées par les dernières années de l’ancien régime, une situation qui compromette l’Etat de droit.

3.    Lancent un appel pressant à l’endroit du Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) pour la mise en liberté immédiate et inconditionnelle  des Défenseurs des Droits de l’Homme, journalistes et autres prisonniers d’opinion arbitrairement arrêtés et détenus dans les prisons nationales par le régime de l’ancien Président Alpha Condé, dans le respect des dispositions des articles 3, 4, 5, 6, 9, 13 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, des articles 9.1, 9.5 et 19 du Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques des Nations Unies et autres instruments régionaux et internationaux relatifs à la sécurité et la protection des Défenseurs des Droits Humains et au respect des Libertés Fondamentales.

4.    Demandent que les violations des droits de l’homme qu’a connues la Guinée, y compris les événements tragiques du 28 septembre 2009 qui avaient fait plusieurs victimes, dont au moins 150 personnes tuées fassent l’objet d’enquêtes impartiales et indépendantes pour établir les responsabilités et réconcilier le peuple de Guinée avec lui-même.

5.    Réclament une enquête impartiale afin d’établir les responsabilités sur les violations des droits de l’homme commises lors des événements du 05 septembre 2021.

6.    Recommandent au CNRD de mettre en place un mécanisme de protection des Défenseurs des Droits Humains, des militants de la démocratie et des journalistes et de mettre en place un cadre juridique favorable à la protection des défenseur.es notamment à travers l’adoption de la loi nationale de protection des DDHs actuellement en discussion, en s’assurant que cette dernière soit conforme aux standards internationaux.

En conclusion, les signataires de la présente demandent aux nouvelles autorités guinéennes de veiller au respect des droits de l’homme notamment de promouvoir la lutte contre l’impunité, les détournements des deniers publics, la corruption et de veiller au respect des droits de toutes les personnes interpellées au cours de la prise de pouvoir par le CNRD, y compris l’ancien Président, Alpha Condé.

ONT SIGNE :

1.    Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains (ROADDH)

2.    Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC)

3.    Coordination des Organisations de Défense des Droits Humains (CODDH)

4.    Coalition Togolaise des défenseurs des Droits Humains (CTDDH)

5.    Collectif des Organisations de Défense des Droits de l’Homme et de la Démocratie (CODDHD)

6.    Réseau Nigérien des Défenseurs des Droits Humains (RNDDH)

7.    Network of the Independent Commission for Human Rights in North Africa

8.    Human Right Institute of South Africa

9.    Human Rights Defenders Network-Sierra Leone

10.    Independent Human Rights Investigators – Liberia

11.    Civil Society Human Rights Advocacy Platform of Liberia

12.    ONG Human Rights Priority (HRP-ONG)

13.    Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT)

14.    Institut des Médias pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (IM2DH)

15.    Service International pour es Droits de l’Homme (SIDH)

16.    Amnesty International Sierra Leone

17.    Partnership for Justice

18.    Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH)

19.    Coalition Burkinabé des Défenseurs des Droits Humains (CBDDH)

20.    African Centre for Democracy and Human Rights Studies (ACDHRS)

21.  Coalition des Défenseurs des Droits Humains du Bénin

22. Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de l’Espace CEDEAO

Share on twitter
Share on facebook
Share on linkedin
Share on whatsapp
Share on print

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Restez au courant

Abonnez-vous à l’une de nos newsletters pour recevoir une notification directement par email à chaque nouvelle publication.

[Promis, nous ne partagerons pas votre e-mail avec personne.]

COLLECTIF DES ASSOCIATIONS CONTRE L'INPUNITÉ AU TOGO.

Le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) est créée suite aux violences que le Togo a connues avant, pendant et après les élections présidentielles de 2005. C’est un réseau de quatorze (14) associations et ONGs apolitiques et à but non lucratif afin de contribuer à l’amélioration de la situation des droits de l’Homme, au renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance au Togo.

Copyright 2024 © CACIT-TOGO