Le CACIT présente son bilan à mi-parcours depuis le début de l’état d’urgence sanitaire

A la veille de l’Etat d’urgence sanitaire, le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) a rendu public un communiqué le 23 mars 2020 pour appeler le Chef de l’Etat à se prononcer officiellement sur les mesures prises par le gouvernement face à la pandémie du Covid-19.

Me Claude AMEGAN, Président du CACIT

Le 1er avril 2020, le Président de la République s’est adressé à la nation. Au cours de son intervention, il a non seulement décrété l’état d’urgence sanitaire pour une durée de 3 mois, mais aussi, pris des mesures additionnelles devant concourir à une lutte efficace contre la pandémie du Covid-19 au Togo, notamment en décrétant un couvre-feu de 19h à 6h du matin. Cette dernière mesure a connu des modifications ramenant le couvre-feu de 20h à 6h puis récemment de 21h à 5h du matin. Il revenait à chaque citoyen dans la mesure de ses possibilités d’accompagner le gouvernement pour une lutte collective contre la propagation du coronavirus.

Dans ce contexte, le CACIT a, dès le lendemain, mis en place, un Mécanisme d’Alerte Précoce (MAP) consistant en un dispositif de monitoring et d’opérationnalisation de l’observatoire nationale de prévention et de lutte contre la torture au Togo. L’objectif principal de ce dispositif est de documenter la situation des droits de l’Homme, d’apporter une assistance aux victimes et de contribuer au renforcement de la cohésion sociale dans le contexte de l’urgence sanitaire. Basé sur ses 88 points focaux à travers le pays, le dispositif est coordonné par 23 acteurs à raison de 5 dans la Région Maritime, 4 dans la Région des Plateaux, 3 dans la Région Centrale, 2 dans la Région de la Kara et 2 dans la Région des Savanes ainsi que sept (7) personnes issues des associations membres du CACIT à savoir le REJADD, NI, NDH-Togo, MCEP, DST, ATDH, AJAAH.

Pour ce faire, le Collectif a adressé un courrier respectivement au Ministère des Droits de l’Homme, au Ministère de la Sécurité, au Ministère de la Justice et à la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) pour les informer de la mise en place du MAP et solliciter une collaboration en vue de l’atteinte des objectifs assignés à ce mécanisme.

Lecture de la déclaration liminaire par le Directeur Exécutif

Parallèlement, des actions de sensibilisations pour le respect des mesures préconisées par le gouvernement et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont été faites. Des outils de sensibilisations ont été produits et vulgarisés.

Dans le même temps, l’Organisation a recherché des fonds en vue de la dotation en matériels de prévention et de protection avec d’autres équipements contre le Covid-19. A ce jour, six (6) centres de détention à savoir la prison civile de Lomé, Tsévié, la Brigade pour Mineurs, le cabanon et 2 lieux de garde vue, notamment la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et le Commissariat Central de Lomé (CCL) ont pu bénéficier de cet accompagnement les 14, 15 et 30 avril 2020.

Dans le cadre du dispositif de monitoring, le CACIT a collecté au total dix-neuf (19) cas d’allégations de violation des droits de l’Homme dont onze (11) cas documentés et traités. Parmi eux, on note trois (3) cas d’atteintes à l’intégrité physique à Lomé, deux (2) cas dans la préfecture des Lacs (Dévikinmé), quatre (4) cas dans la Région des Plateaux plus précisément dans la préfecture d’Akébou et deux (2) décès. Parmi tous les cas documentés, quatre (4) ont bénéficié de l’assistance médicale urgente, quatre (04) plaintes sont rédigées dont une (01) plainte déposée auprès du Cabinet du Procureur de la République en la date du 12/05/2020, enregistrée sous le numéro N°03560, avec requête aux fins d’autorisation à pratiquer une autopsie sur le corps du feu GUELI Kossi décédé le 13 avril 2020. Deux appels urgents ont été adressés aux experts et rapporteurs spéciaux des Nations Unies et de la Commission Africaine. Une lettre de plaidoyer envoyée le 30 avril 2020 à l’UNICEF, aux Gardes des Sceaux, à la CNDH et au Ministère des Droits de l’Homme ainsi qu’une rencontre avec les autorités ont contribué à la libération de quatorze (14) enfants de la Brigade pour mineurs. Trois (3) interventions notamment à Atakpamé, Kougnohou et Adakpamé (Lomé) ont permis de juguler des germes de conflits et de contribuer à la paix sociale.

Le Directeur Exécutif du CACIT et la Responsable du département Protection des Droits de l’Homme à gauche et à droite du Président du CACIT.

Depuis le 1er avril à ce jour, le CACIT a rendu public une (01) lettre ouverte au Chef de l’Etat, cinq (5) communiqués au niveau national, quatre (4) communiqués au niveau régional-Afrique, deux (02) interviews ont été réalisées respectivement par la RFI au Président du CACIT et par la Radio Pyramide FM au Directeur Exécutif du Collectif sur les violations des droits de l’Homme constatées lors du couvre-feu décrété.  

Le CACIT a aussi initié un sondage pour recueillir les perceptions des populations sur la mise en œuvre des politiques publiques en intégrant un questionnaire lié à la mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement relatives à la lutte contre le Covid-19 accédé à travers le lien : https://bit.ly/CCAPTOGO qui est toujours en cours d’actualité. Le Collectif invite donc toute la population à participer massivement dans l’anonymat au sondage afin de donner leurs avis. Vu l’urgence et en attendant son ouverture officielle, le Centre de Recherche et d’Information du CACIT (CRIC) offre la possibilité à des étudiants de la faculté de Droit, membre de l’AIEJ, de suivre des cours en ligne et mener des recherches dans le cadre d’un partenariat.

Le CACIT tient à remercier les acteurs étatiques et non étatiques qui ont accompagné sa dynamique dans sa contribution à la lutte contre le Covid-19 aux côtés du gouvernement. Il remercie particulièrement le Ministère de la Sécurité, le Ministère de la Justice, le Ministère des Droits de l’Homme et la Commission Nationale des Droits de l’Homme pour leur disponibilité et leur collaboration. L’Organisation tient à marquer sa reconnaissance à ses partenaires technique et financier notamment le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme (HCDH), le Pain Pour Le Monde (PPLM), l’Association pour un Monde Solidaire (ASW), National Endowment for Democraty (NED), l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et ses Associations membres du Réseau SOS Torture et d’autres organisations de la société civile au niveau national, régional et international.

Le Collectif remercie les professionnels des médias (journalistes, animateurs et présentateurs) pour leur accompagnement dans la dynamique commune de lutte contre la pandémie.

Vu partielle de l’assistance

Le CACIT encourage également le gouvernement à poursuivre des efforts pour venir à bout de cette pandémie dans le respect des Droits de l’Homme. Il félicite les partenaires du Togo notamment l’Union Européenne, le Système des Nations Unies et les Organismes Régionaux comme l’Union Africaine et la CEDEAO pour leur contribution aux efforts du gouvernement. Il salue et encourage le renforcement de la solidarité entre les peuples dans ce contexte de lutte contre la pandémie. 

Le CACIT, rappelle une fois encore, à la population le respect scrupuleux des mesures prises par le gouvernement notamment :

  • Les mesures barrières telles que : se laver régulièrement les mains avec du savon et de l’eau ou utiliser du gel hydroalcoolique, tousser ou éternuer dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique et les jeter à la poubelle après usage, éviter de se toucher le visage avec la main, ne plus se serrer les mains, respecter les mesures de distanciation sociales pour éviter de se faire contaminer ou devenir un agent vecteur de la maladie

Le couvre-feu au regard des chiffres liés à l’augmentation du nombre de cas au Togo.

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Le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) est créée suite aux violences que le Togo a connues avant, pendant et après les élections présidentielles de 2005. C’est un réseau de quatorze (14) associations et ONGs apolitiques et à but non lucratif afin de contribuer à l’amélioration de la situation des droits de l’Homme, au renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance au Togo.

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